Au Matto Grosso, dans le sud de
l’Amazonie brésilienne, la forêt entière est massacrée au profit de plantations
de manioc transgénique. Dans la bande équatoriale, de monstrueux chantiers de
coupes forestières saignent la jungle en une sorte de viol qui ne gène
personne, sauf les villageois qui habitaient ces espaces et puisaient dans la
forêt des ressources vitales. Mais sans pousser jusqu’en Amazonie, je constate
cela dans les rues de Montpellier. On y coupe les arbres pour ouvrir des voies
de tramway… et s’apercevoir ensuite qu’il existait d’autres solutions. Pour
moi, dans le meilleur des cas, il s’agit de mépris, dans le pire, de haine. Les
gens sentent bien qu’ils sont face à du vivant, mais cette forme de vie
impénétrable, et de surcroît si facile à détruire sans réaction de défense et
sans cris, autorise la violence.
Francis HALLÉ – sciences
et avenir N°189 avril/mai 2017
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